Le Nord (6/7) - Les îles Vesterålen

Jour 16 - Vendredi 3 août 2018

Ce matin, nous sommes donc sur place pour aller visiter une ferme d'élevage de saumons. Nous commençons par une visite guidée d'un petit musée où l'on nous explique le processus d'élevage des saumons depuis l'état d’œuf jusqu'au beau filet servi dans notre assiette.

Petite parenthèse aquacole : Trois ans sont nécessaires pour élever un saumon dans une ferme. Les saumons naissent sur la côte, en eau douce. Un courant est généré afin de simuler la descente du cours d'eau jusqu'à la mer par les jeunes saumons. Au bout d'un an, ils sont alors déplacés dans une ferme d'élevage en pleine mer, donc dans une eau salée. Les saumons sont ensuite répartis dans les bassins, en fonction de leur taille. Chaque bassin peut contenir plusieurs dizaines de milliers de saumon... et pourtant ils n'occupent que 2 à 3% du volume total du bassin. Les bassins sont entourés de filets pour éviter l'attaque de prédateurs et la fuite des saumons. Ils sont aussi déplacés régulièrement pour réduire l'impact sur l'environnement. Les saumons sont surveillés de très près, des caméras sont installées dans les bassins. Ils sont nourris automatiquement. La nourriture contient majoritairement de la farine de poisson mais aussi un pigment naturel qui donne la couleur rosé au saumon. En fonction de la couleur souhaitée par les clients, on ajuste la quantité de pigment. Depuis plusieurs années les antibiotiques sont interdits. Après avoir passé environ 18 mois en mer, les saumons pèsent entre 4 et 5 kilos. Ils sont alors abattus et commercialisés. Avec 60% de la production mondiale, la Norvège est leader sur le marché d'élevage de saumons. On y trouve environ 650 fermes.

Après ces explications, on embarque dans un bateau qui nous amène auprès des bassins circulaires où grandissent les saumons. La nourriture est jetée depuis un tuyau tournant au-dessus de l'eau. On aperçoit des dizaines de saumons sauter dans tous les sens. Ils atteindront leur taille idéale vers Noël et seront alors pêchés.

Au retour, place à la dégustation. Notre guide nous présente une assiette sur laquelle se trouvent du saumon fumé nature, du saumon fumé à l'ail et au poivre, de la truite fumée et... de la baleine fumée. Tout est très bon. On termine la dégustation par une petite pilule d’Oméga 3 fabriquée à partir d'huile de foie de saumon. Rien à voir avec la morue, c'est sucré et citronnée, délicieux !

On reprend ensuite la route pour nous rendre à Andenes, tout au nord des îles Vesterålen. Les paysages sont différents de ceux des Lofoten. On se retrouve parfois en pleine pampa, mais toujours en longeant un fjord et de belles plages de sable blanc.

On passe devant le Centre Spatial d'Andøya d'où 1200 fusées-sondes ont été lancées depuis 1962. Le site se visite mais nous n'aurons pas le temps. Cinq minutes plus tard, nous voici à Andenes où nous trouvons une place en plein centre-ville, sur le parking du musée de la baleine que nous visiterons demain avant de partir effectuer un safari en mer.

En attendant, nous profitons d'être en ville pour emmener les enfants jouer dans un parc et dîner au restaurant. Au menu, les spécialités du coin : joues et cou de morue et steak de baleine. Et c'est au son des cris de mouettes que nous nous endormons un peu plus tard...

Ferme d'élevage de saumons

Brume sur les îles Vesterålen

Port d'Andenes

Côte d'Andenes

Phare d'Andenes

Jour 17 - Samedi 4 août 2018

En route pour les baleines ! Il y a 5 ans, en Nouvelle-Zélande, un problème d'embrayage sur notre camping-car nous avait contraints d'annuler un safari baleine. Alors on est contents de nous rattraper aujourd'hui en Norvège. On démarre l'excursion par la visite du musée de la baleine. Qu'on pourrait plutôt appeler le musée du cachalot ("Sperm Whale" en anglais), la plus grosse baleine à dents et l'espèce la plus présente près des côtes d'Andenes.

On contemple le squelette d'un cachalot retrouvé échoué sur la plage il y a quelques années. On apprend que les mâles peuvent mesurer jusqu'à 20m de long et peser plus de 50 tonnes. Ils vivent dans les eaux polaires, tandis que les femelles et leurs petits restent dans les eaux chaudes. Les cachalots se nourrissent principalement de calmars. Ils sont reconnaissables grâce à leur jet de côté, leur évent étant situé sur le côté gauche de la tête.

Après cette visite, on embarque à bord d'un grand bateau. La localisation d'Andenes fait qu'il nous suffit de naviguer seulement une heure avant de rejoindre les grandes profondeurs où vivent les cachalots. Le capitaine arrête le bateau et écoute... Il entend alors des cliquetis, les sons produits par un cachalot. Cela signifie qu'un cachalot vient de plonger pour aller se nourrir et qu'il devrait remonter à la surface d'ici 20 minutes. Il y restera une dizaine de minutes, le temps de respirer, puis il plongera à nouveau.

Et bingo ! En effet, on aperçoit au loin un jet d'eau dirigé à 45°, un cachalot ! Quelques minutes plus tard, le capitaine annonce "DIVING". Le cachalot plonge et tous les passagers admirent l'immense queue (4m de large) s'enfoncer dans l'eau. Au total, nous verrons trois cachalots. Le dernier, Glen, est très connu dans la région où il vit depuis 1994.

Il est alors temps de faire demi-tour. Nous aurons passé 5 heures sur l'eau. On est ravis de l'excursion, d'avoir vu des cachalots d'aussi près... même si on est soulagés de retrouver la terre ferme, foutu mal de mer ! Le temps de nous remettre de nos émotions et nous terminons cette belle journée en retournant au restaurant.